New York (Nations Unies), 09/10/08 -
L'Algérie est le principal responsable de la détresse des familles sahraouies et de la tragédie humaine qui sévit dans les camps de Tindouf, a affirmé, mercredi à New York, Mlle Saâdani Maoulainine, membre du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS).
Dans un témoignage émouvant devant la quatrième Commission de l'ONU, Mlle Maoulainine a raconté les péripéties du drame qui a marqué sa vie personnelle et familiale, accusant l'Algérie d'être responsable de "pratiques de déportation destinées à maintenir les parents en otage dans les camps de Tindouf et drainer l'aide humanitaire".
En tant que "victime qui a été déportée vers Cuba et souffert dans sa chair", l'intervenante, également membre de "l'Association pour la protection des droits de l'Homme", a rappelé la tragédie qui a frappé également sa famille lorsque son père a été emmené de force avec sa famille aux camps de Tindouf en 1976 où il a été emprisonné pour ses prises de positions contre la direction du "polisario".
L'oratrice a tenu à souligner que ce n'est pas pour "exhiber" sa vie qu'elle a cité son cas mais plutôt pour "lever le voile sur la souffrance de milliers d'enfants déportés par le +polisario+ et l'Algérie à des milliers de kilomètres de chez eux".
"Cette pratique se poursuit, malheureusement, avec toutes les conséquences néfastes sur l'état psychique des familles sahraouies", a-t-elle déploré.
Et d'ajouter que "si la charte des Nations Unies insiste sur le devoir de protéger la famille comme cellule de base de la société, cette cellule est totalement dissoute dans les camps de Tindouf en Algérie", indiquant que "la structure sociale et tribale traditionnelle a été défaite par les autorités algériennes pour condamner la population à vivre à la merci d'un parti unique, militaire et policier".
Pour mettre fin à ces pratiques intolérables, elle ne cesse, a-t-elle dit, depuis son retour au Maroc, de militer à tous les niveaux pour "dénoncer ces violations des droits des enfants et ces pratiques abjectes".
Mlle Saadani a enfin lancé un appel pressant pour que cesse cette tragédie humaine et demandé aux autorités algériennes de dire toute la vérité sur le sort de son père, ainsi que celui de centaines de sahraouis disparus depuis 1975 sur le territoire algérien.