Des ONG sahraouies appellent la justice espagnole à ordonner l’arrestation de Brahim Ghali
Brahim Ghali, représentant du Polisario à AlgerLe représentant du Polisario à Alger compte effectuer un déplacement en Espagne le 2 octobre. Poursuivi par une ONG sahraouie devant la justice de ce pays pour génocide, Brahim Ghali devrait être entendu par le parquet.
Déplacement à haut risque à Séville de l’actuel représentant du Polisario à Alger, Brahim Ghali. Une ONG sahraouie de défense des droits de l’Homme, Assadeh, vient de saisir la justice espagnole pour lui demander d’ordonner l’arrestation et la mise en examen de l’ancien responsable du «département de la Défense» du Polisario. Brahim Ghali, qui fait l’objet d’une plainte pour génocide déposée fin 2007 par l’ONG sahraouie auprès de l’Audience nationale, est attendu le 2 octobre à Séville pour participer à des «journées d’études sur le Sahara», annonce l’Assadeh. Contacté par ALM, Ramdane Ould Messaoud, président de l’Assadeh, a affirmé que l’avocat chargé par l’ONG de défendre les victimes sahraouies du Polisario était intervenu auprès de la justice espagnole en vue d’obtenir l’arrestation du tortionnaire Brahim Ghali, accusé d’être à l’origine de crimes de guerre au moment où il officiait en tant que «ministre de la Défense» de la chimérique RASD. Dans une requête déposée le 25 septembre dernier devant la justice espagnole, l’ONG sahraouie dont certains membres possèdent la nationalité espagnole s’étonne qu’une personne poursuivie pour crimes de guerre puisse être accueillie au sein des institutions publiques espagnoles, à plus forte raison sur le campus d’une université historique, le cas échéant l’université de la Reine Mercedes». La même source se demande comment un endroit aussi prestigieux, symbole de savoir et de culture, puisse accueillir une personne qui «a encore du sang sur les mains». Pour rappel, Brahim Ghali s’est vu contraint de quitter son poste de représentant du Polisario à Madrid suite à la plainte pour génocide déposée en décembre 2007 par d’anciens détenus du Polisario dans les camps de Tindouf. Ce «transfert» forcé a été décidé par la direction du Front pour éviter à son représentant un procès spectaculaire devant la justice espagnole. Brahim Ghali sera immédiatement «nommé» représentant du même Front à Alger. Mais le «refuge» qu’il a trouvé dans la capitale algérienne risque d’être de courte durée. L’ancien «ministre de la Défense», poursuivi devant un tribunal de Madrid pour crimes de guerre, fait également l’objet d’une plainte pour esclavage déposée devant un tribunal de Murcie. Il a été cité à comparaître le 10 décembre 2007 devant ce tribunal, suite à une plainte pour esclavage contre Soltana Bent Bilal, une fille au teint noir qui avait été enlevée de la région de Zouérate, en Mauritanie, pour être employée en tant qu’esclave chez une famille de maîtres blancs résidant à Tindouf. Le cas de cette «petite esclave» a suscité une grande réprobation sur les colonnes des médias espagnols durant l’été 2007. Une suite judiciaire est fort attendue de la part des tribunaux espagnols. «Une mise en examen de l’ancien bourreau Brahim Ghali pourra au moins réconforter les victimes et consoler leurs familles», exhorte un responsable de l’ONG à l’origine de la plainte.
Le 30-9-2008